Le Snapdragon 8 Elite est un SoC très haut de gamme pour smartphone. C'est le premier à exploiter des cœurs CPU Arm personnalisés, des Oryon de seconde génération, inspirés des Oryon (première génération) que l’on retrouve dans les SoC pour les ordinateurs portables.

Qualcomm vient de présenter officiellement son dernier SoC pour les terminaux mobile, avec un modèle résolument très haut de gamme : le Snapdragon 8 Elite. Il succède donc au Snapdragon 8 Gen 3… Oui, Qualcomm modifie encore sa nomenclature après l’avoir déjà changée il y a quelques années seulement.

Exit le Snapdragon 8 Gen 4, voici le Snapdragon 8 Elite

Cette fois-ci, il s’agit de rapprocher la gamme Snapdragon 8 (mobiles haut de gamme) des Snapdragon X Plus et Elite (pour ordinateurs portables) avec un Snapdragon 8 Elite qui semble faire office de jonction entre les deux mondes.

Mais c’est à ne plus rien y comprendre dans la gamme Qualcomm qui était déjà bien compliqué à suivre entre les différentes générations, les versions « s », « + », etc. Une autre manière de présenter les choses seraient en effet de parler d’un Snapdragon 8 Gen 4.

• Nouveau SoC chez Qualcomm… toujours le même gloubi-boulga dans les gammes

Mais bon, passons pour nous concentrer sur ce nouveau SoC Snapdragon 8 Elite… mais cela va aller assez vite, car le fabricant est relativement avare en détails techniques, surtout pour ce qui est de l’architecture.

Des cœurs Oryon… de seconde génération

La partie CPU laisse de côté les cœurs Kryo des précédentes générations pour utiliser des cœurs Oryon, également présents dans les SoC Snapdragon X Plus/Elite pour les ordinateurs portables.

Mais il ne s’agit pas exactement des mêmes puisque c’est la « seconde génération ». Quelles différences entre les deux ? Bonne question… Qualcomm affirme en tout cas qu’il s’agit du « CPU mobile le plus rapide au monde ». Pour le moment, on doit le croire sur parole.

La fréquence maximale peut atteindre 4,32 GHz en mode boost, comme sur les puces pour ordinateurs. D’après des diagrammes publiés par plusieurs de nos confrères (nous les avons demandés à Qualcomm, sans retour pour le moment), le SoC dispose de huit cœurs : 2x Prime jusqu’à 4,32 GHz et 6x Performance jusqu’à 3,53 GHz.

Il n’y a donc pas de cœur Efficacité, la gestion de la consommation se fait uniquement via les cœurs Oryon, mais Qualcomm promet avoir beaucoup travaillé sa copie. Les bons résultats sur les ordinateurs portables (en performances et en autonomie) avec des Snapdragon X Plus et Elite laissent espérer que cela se passe bien.

Performances et efficacité en forte hausse sur le CPU et le GPU

Le fabricant annonce 45 % de performances supplémentaires, que ce soit en mono ou en multithreads par rapport au SoC Snapdragon 8 Gen 3. Le fabricant met aussi en avant une baisse de la consommation de 44 % sur la partie CPU (probablement à niveau de performances équivalent).

La partie GPU est toujours assurée par un Adreno… et encore une fois sans plus de détails. De puis plusieurs années maintenant les GPU se nomment tous « Adreno ». Qualcomm promet des hausses de 40 % sur les performances et de 35 % sur le Ray Tracing. L’efficacité énergétique est aussi en hausse de 40 %.

De l’IA encore à tous les étages, avec un lien direct aux ISP

Pour le traitement des calculs liés à l’intelligence artificielle, un nouveau NPU Hexagon permet d’atteindre « une amélioration des performances de 45 % et des performances par watt de 45 % ». Aucune puissance brute n’est donnée.

Le fabricant annonce un « Direct Link » entre l’ISP en charge du traitement des images de la caméra et l’Hexagon qui s’occupe donc des calculs liés à l’IA. De quoi améliorer certainement la rapidité de traitement sur les retouches des photos.

Qualcomm met en avant plusieurs fonctionnalités. La segmentation d’image en 4K pour commencer. Cela consiste « à détecter et rassembler les pixels suivant des critères, notamment d'intensité ou spatiaux, l'image apparaissant ainsi formée de régions uniformes », explique Wikipédia.

Ensuite, une « gomme » magique peut être exécutée en locale pour effacer des objets sur des vidéos, « tandis qu'Insight AI propose des ajustements de la peau et du ciel en temps réel pour créer des couleurs et un éclairage plus naturels dans des conditions incertaines ».

Nul doute que les fabricants de smartphones s’en donneront à cœur joie sur ces fonctionnalités. De nombreux exemples ont été mis en ligne par Qualcomm dans ce billet de blog.

FastConnect 7900 et Snapdragon X80 : Wi-Fi 7 et 5G jusqu’à 10 Gb/s

La connectivité est assurée par la FastConnect 7900 (7800 sur les générations précédentes). Cette puce a été présentée en mars, et reste assez proche du FastConnect 7800, et prend en charge le Wi-Fi 7 ainsi que le Bluetooth 5.4. On retrouve aussi un Snapdragon X80 avec la 5G jusqu’à 10 Gb/s (comme ses prédécesseurs).

• Qualcomm renouvelle ses puces 5G Advanced et Wi-Fi 7, avec de l’IA partout - Next

La principale nouveauté de ce modem était « la prise en charge entièrement intégrée des communications par satellite NB-NTN ». NB-NTN pour Narrow Band Non Terrestrial Network ou bande étroite pour des réseaux non terrestres.

Un Soc gravé en 3 nm, de nombreux partenaires

La puce est gravée en 3 nm et prend en charge la LPDDR5X jusqu’à 5,3 GHz, sur deux canaux. Tous les détails techniques donnés par Qualcomm sont disponibles sur cette page.

Comme toujours, Qualcomm annonce une ribambelle de partenaires prêts à se lancer avec cette nouvelle puce : ASUS avec le ROG Phone 9 (lancement le 19 novembre 2024), Honor avec le Magic7 (lancement en Chine le 30 octobre), iQOO, OnePlus, OPPO, RealMe, redmi, Samsung, Vivo, Xiaomi, ZTE, etc.

Dernier point et pas des moindres, « Qualcomm proposera du support pour Snapdragon 8 Elite pendant huit ans, avec huit générations d'Android », affirme Christopher Patrick (SVP et General Manager chez Qualcomm) lors d’une présentation, comme le rapporte Nicolas La Rocco de ComputerBase.

Encore faudra-t-il que les fabricants suivent le mouvement. Les choses sont néanmoins en train de s’améliorer, notamment sous l’impulsion de l’Europe qui oblige les constructeurs à proposer des mises à jour logicielles pendant au moins cinq ans après la mise sur le marché.